Oi-Generation

Oi! Generation

Dimanche 8 août 2010 à 21:18

Salut à toi!
http://i238.photobucket.com/albums/ff191/alissiahc/l_8b9aaeac2965bd9fa32fa9ebdd61a183.jpg
Bienvenue à toi, camarade de France ou d'ailleurs mais surtout amoureux de la bonne musique et militant anti-fachiste!
Ce blog s'adresse à toutes personnes aimant la sous culture Skinhead ou Punk et partageant les si belles valeurs que sont l'amitiée, la lutte anti-capitaliste et l'amour de la musique.
                    Je vais essayer à travers ce blog de casser les faux appriori à propos des Skinhead et leur culture et je vais recenser des interviews de groupes de la scène Oi! ou tout simplement antifa skinhead francophone.
Je serais donc ravis de poster vos propres interviews avec bien sûr une précision quand à la provenance de ce texte.
Unissons la scène!

 

Dimanche 8 août 2010 à 21:32

Un interview de la brigada par le Parti Communiste Belge

Et bien voilà, Le Drapeau Roupe vous propose une interview rock’n’roll. Et pas n’importe quoi! Nico Pâtre du groupe français Brigada Florès Magon! Le bassiste de l’une des formations les plus militantes se livre. Découvrons ensemble les grands moments et les individus qui font vivre et qui animent la scène alternative, engagée, antifasciste et redskin européenne…
DR: Qu'est ce qui t'a poussé à faire du rock?

NP: Pour répondre à cette question, il faut que je revienne sur mon parcours. J’ai 29 ans, cela fait une dizaine d’années que j’évolue dans la mouvance antifasciste radicale, c’est celle-ci qui m’a amené progressivement vers le rock’n’roll.
Lycéen au début des années 90, la montée de l’extrême droite et notamment du FN, me préoccupait fortement. Bien qu’issu d’une famille communiste, j’ai d’abord été un compagnon de route des sociaux-démocrates avant de comprendre que c’était la politique antisociale menée par ces mêmes individus qui favorisait la montée de la peste brune. Étudiant en Sciences Po à Toulouse, j’ai rejoint l’Aget-Unef (l'Association Générale des Etudiants
Toulousains), dont la ligne locale était bien plus dure que celle impulsée à Paris. J’ai été élu étudiant pendant deux ans, avant d’être exclu pour «gauchisme» avec tout le groupe toulousain, lors d’un congrès. Parallèlement, je militais aux JRE, «Jeunes contre le Racisme en Europe», un groupe antiraciste révolutionnaire, plutôt trotskiste à l’échelon national, mais tenu par des maoïstes «soft» dans notre ville du sud. C’est là que j’ai embrassé une culture que je n’ai plus quittée depuis, la culture punk-rock/redskin. Avec quelques copains, outre le soutien aux sans-papiers, la rédaction et la diffusion de nombreuses brochures sur l’extrême droite, les projections, tables de presse et multiples manifs, nous avons entrepris de disputer physiquement la rue, les universités et les salles de concerts aux fachos. Le reste coule de source, et correspond à une implication croissante dans la musique engagée, et notamment le punk rock, vecteur de diffusion de nos idées.
Je me suis installé à Paris en 1998, j’ai adhéré à la CNT, rencontré la Brigada Flores Magon et créé avec Victor, le guitariste de l’époque, un fanzine redskin nommé «Barricata». En quelques années, nous avons organisé des tas de concerts de soutien. Fanzine, programmation de concerts, rencontres internationales, tables de presse un peu partout, il ne manquait plus qu’une corde à mon arc, apprendre à jouer d’un instrument et monter sur scène. Cela s’est fait grâce à Fred Alpi et à Géraldine-Kochise, deux personnes qui m’ont transmis leur passion et ont usé de leur temps pour m’enseigner les rudiments de cet autre langage. Je leur sais gré de m’avoir donné une soif inextinguible de jouer. Suite à des modifications de line-up, je me suis retrouvé bassiste du groupe Alpi, puis de la Brigada.

DR: Tu es impliqué dans la mouvance RASH (Red & Anarchist SkinHeads). C'est quoi ça ?

NP: Je te donne la définition officielle, celle qu’on a rédigée il y a quelques années: «Le RASH est un réseau international et internationaliste de skins radicalement antifascistes, antisexistes et anticapitalistes. Composé de militants libertaires ou communistes critiques, organisés et non organisés, il rassemble quelques milliers d'individus à travers le monde. Il existe sous forme de sections au Mexique, en Colombie, au Chili, aux États-Unis, au Canada, en Indonésie, en Russie, en Italie, en Espagne, en Allemagne, au Portugal, en France, etc. Constitué au milieu des années 90 pour rassembler tous les "redskins" et lutter plus efficacement contre la gangrène raciste dans la rue, dans les stades, dans les facultés, en concert ou sur les lieux de travail, le RASH a progressivement élargi ses champs de lutte (soutien aux prisonniers, aux travailleurs, aux luttes de libération) et participe aujourd'hui à la constitution d'une contre-culture alternative, combative et solidaire. Ses principaux moyens d'expression sont la musique et le fanzinat mais aussi la photographie et le dessin. Par son travail, de fait, il tend à conscientiser ou à reconscientiser une partie de la jeunesse populaire».

DR: Vos actions sur Paris?

NP: Concrètement, elles portent sur trois plans. 1) Tout d’abord, on rédige un fanzine, Barricata, qui existe depuis six ans et qu’on diffuse le plus massivement possible. Dans ce fanzine, on parle de tout ce qui nous tient à cœur, donc de politique et de musique. Travail d’information sur l’extrême droite, relais des mobilisations internationales, dénonciation de l’univers carcéral, entretiens avec des groupes de musique engagés, avec des sociologues, des écrivains, etc. C’est un journal qu’on peut trouver sur toutes nos tables de presse. 2) Ensuite, on organise près d’un concert par mois, et on utilise les bénéfices pour payer les frais d’avocats et les amendes des antifascistes radicaux qui sont condamnés ici et ailleurs. Au cours des derniers mois, on a participé au paiement de billets d’avion d’une mission de syndicalistes palestiniens, au financement de la location d’un bus pour des enfants de Cisjordanie, on a distribué des fonds aux commissions Migrations et Prisons de la CNT, bref, les causes ne manquent pas… Chaque année, en juin, on organise un gros festival, ça donne l’occasion de nous retrouver tous ensemble, de faire la fête et d’envisager la suite. 3) Enfin, quand c’est nécessaire, on rappelle à l’extrême droite qu’elle ne peut pas occuper impunément le pavé.

DR: Cette scène musicale engagée: Elle évolue? Elle s'amplifie?

NP: La scène musicale engagée a toujours existé. Après l’âge d’or des années 83-92 (Crass et Conflict en Angleterre, Banda Bassotti en Italie, Kortatu au Pays Basque, Slime en Allemagne, les Bérus en France), il y a eu une sorte de traversée du désert jusqu’en 1997. Seuls quelques groupes anarchopunks maintenaient le flambeau de la révolte. Puis, nous avons assisté à l’essor fulgurant du ska, et nombreux sont les groupes devenus des pointures (Los Tres Puntos, Ya Basta) qui nous filent régulièrement des coups de main en jouant en soutien. Côté punk rock, tu retrouves deux tendances: le «punk à roulettes», souvent très bien joué, idéologiquement creux, et largement majoritaire ; et la scène engagée, numériquement moins importante. Mon sentiment est que dans nos concerts, le public se renouvelle tout en se densifiant. On a un public moins looké, plus mixte. «Punk is dead» chantait CRASS dans les 80’s en dénonçant la marchandisation de ce style musical, et de fait, la problématique reste toujours la même en fonction du prisme que tu adoptes : il s’agit, soit d’un produit de consommation, soit d’une contre-culture.

DR: Bon… à part la basse dans Brigada Florès Magon… tes passions, ta vie, tes coups de cœur?

NP: J’ai déjà beaucoup parlé de ce qui constitue une grande part de ma vie d’aujourd’hui, à savoir la musique et le militantisme. Pour faire « bouillir la marmite », je suis prof de français et d’histoire dans un lycée professionnel de Seine-Saint-Denis. C’est un boulot que j’ai choisi et que j’aime, qui me permet d’aider des mômes issus de quartiers de relégation sociale. J’essaie de les sortir de leur bahut-caserne le plus souvent possible et de leur transmettre ma passion de la vie et ma révolte contre un système qui reproduit les inégalités. J’aime lire, tant du polar, du classique, de la BD, que de l’histoire. Mes auteurs préférés restent définitivement Genet et Camus. Mon dernier coup de cœur est sans conteste La fabrique de la violence du Scandinave Jan Guillou. Et au firmament, je placerais Sans Patrie ni frontières de Jan Valtin, un livre qui relate l’histoire d’un kominternien des années 1920 et 1930, qui avale tant de couleuvres… J’aime faire du sport, boxer, faire le con avec « ma famille-mon crew ». J’aime enfin et par-dessus tout voyager à travers le monde, partir le plus souvent et le plus loin possible, parfois seul, souvent avec ma copine, à la découverte d’autrui et à la redécouverte de moi-même.

DR: Être un des membres du groupe phare de la scène antifasciste européenne… Pas trop lourd à porter?

NP: Le groupe phare, comme tu y vas! On a déjà la grosse tête, alors n’en rajoute pas! Il y a beaucoup d’excellents groupes antifascistes en Europe: Stage Bottles et Los Fastidios, les Oppressed, Opcio-K-95, et là, je ne parle que des groupes de street-punk… C’est vrai qu’on nous définit souvent comme un groupe antifasciste, anarchiste, autonome, qu’on nous propose régulièrement de jouer lors de manifs qui barrent la route à des défilés néo-nazis… Tant mieux, j’en suis très fier et je souhaite que cela ne s’arrête jamais ! Après nous, viendront d’autres qui, mettant en accord le verbe et l’action, continueront à clamer que le fascisme, c’est la gangrène, qu’on l’élimine ou qu’on en crève!

DR: Brigada Florès Magon revendique ses racines prolétaires/ ouvrières?

NP: Makhno disait simplement: «Avec les oppresseurs, jamais. Avec les opprimés, toujours!». Ce n’est pas faire preuve de manichéisme que de constater que rien n’a vraiment changé, les barricades ont encore deux côtés, celui des possédants qui ont intérêt à ce que rien ne bouge, et celui des «sans», qui se font hélas de moins en moins entendre.
Dans nos sociétés, les riches sont de plus en plus riches, et la classe laborieuse, celle qui rassemble ouvriers et employés, perd sa conscience de classe. Nous savons et n’oublions pas d’où nous venons : mes grands-parents étaient des prolos italiens venus tenter leur chance dans les usines de France, mais nous savons surtout où nous voulons aller: vers un autre futur, égalitaire et libertaire, dégagé des scories capitalistes et autoritaires.

DR: Ton engagement politique? Ta sensibilité?

NP: Je suis profondément antiautoritaire, et absolument amoureux de la liberté, pas celle du capital bien entendu («le renard libre dans le poulailler libre»), mais celle qui consiste à profiter pleinement de chaque jour passé sur cette Terre pour cultiver son jardin. Je milite à la CNT, une petite organisation anarcho-syndicaliste, qui, si elle ne se fourvoie pas dans l’imitation de la CFDT passée de l’autogestion à la collaboration avec le MEDEF, pourrait jouer un rôle important lors de prochains mouvements sociaux, notamment en tirant la barque très à gauche.

Le site de Brigada Florès Magon : www.brigada.propagande.org/


interviews venant de Pirate-punk

 

Dimanche 8 août 2010 à 23:12

 1 . Explication du patronyme du gang et petit historique.
Le groupe est né il y 8 ans sous le nom de Chiapas, formation minimaliste (chant, guitare, basse et boîte à rythme) et très influencée par le Rock Alternatif des années 80 (Bérurier Noir Nuclear Device  et autres Dileurs).
1995 marque une année de transition pour nous avec un 1er changement de line up et notamment l'arrivée d'un batteur et d'un trompettiste, mais surtout un changement de nom : 
Ya Basta  ! cri de guerre zapatiste. Le contexte politique à l'époque était totalement différent et la lutte des indiens du Chiapas nous semblait être le seul mouvement d'opposition au capitalisme. 
La formation se stabilise ensuite à partir de 1998 avec l'arrivée progressive de cuivres et donc d'une orientation plus ska qui conduit au qualificatif que nous préférons pour notre musique : rock'n'ska militant. C'est à partir de cette époque que nous nous sommes décidés enfin à tourner un peu plus et à enregistrer ( un split EP en 1999, deux démos en 1999 et en 2000 et notre 1er album en 2001 " Lucha y Fiesta ") 

2 . Comment a été accueilli votre album ? En êtes-vous satisfaits ?
D'après ce que l'on a pu voir ou entendre, l'album a eu un très bon accueil et de bonnes chroniques dans les fanzines (Barricata, Meantime, webzine Crie le Fort ou Et hop…)
On est assez satisfait de ce premier disque tant du point de vue de la qualité sonore (big up à Matthieu et Spirou) que de la conception artistique (superbes pochette et photos réalisées par nos camarades rennais Poch et Yann Derais) 

3 . Si je vous dis que vous êtes avant toute chose un groupe de scène, je me plante ?
Non, pas du tout. L'exercice de l'enregistrement studio est très délicat, car il ne laisse aucune place à l'improvisation et demande une grande concentration et une grande rigueur dans la performance.
Nous sommes évidemment plus à l'aise en jouant en live car nous aimons le contact avec le public et l'énergie que celui-ci nous renvoie nous booste bien lors de nos concerts. De plus, je pense que c'est vraiment sur scène que nous avons le plus pris notre pied (notamment lors d'un fameux concert à l'Usine à Genève…).

4 . C'est quoi l'esprit de 69 pour vous aujourd'hui ? Cela a-t-il encore un sens ?
L'esprit 69 ou Skinhead Reggae est apparu à la fin des années 60 et était un mouvement jamaïcano - anglais très " Working Class ". Si certains aujourd'hui s'y retrouvent pour la musique et le look c'est tant mieux, mais il ne faut pas oublier qu'on est en 2002 et qu'il ne faut pas vivre du passé car les luttes continuent et d'autres sont apparues (anti-mondialisation par exemple qui n'était pas présente en 1969). Concernant ces Skins, certains sont plutôt SHARP, d'autres RASH en tout cas anti-racistes. Même si certains membres de 
Ya Basta  ! sont plus proches du RASH, on kiffe quand même bien cet esprit 69. 

5 . Dans " Barcelone " vous parlez des libertaires rouges alors que ce sont bien les bolchéviques staliniens qui ont éliminé les anarchistes de la CNT et autres libertaires. J'ai mal compris ou bien quoi ?
Oui, tu as mal compris car si on reprend le texte de Barcelone auquel tu fais référence :
" Sur les terres menacées par un Franco / Les libertaires rouges payaient de leur peau / Tous oeuvraient dans un même et seul dessein / Et chacun tenait à avoir un destin / Enfin les hommes et les femmes s'autogéraient / réfutant les ordres que Staline imposait "
Par "libertaires rouges", il faut comprendre communistes libertaires (c'était le terme historique de 1936 pendant la guerre d'Espagne)

6 . C'est pas dur à gérer un groupe avec 8 membres ?
En plus, 
Ya Basta  ! comprend 9 individus car il y a un membre qui sans être musicien fait partie intégrante du groupe. Donc 9 membres avec pour certains une vie de famille, une activité professionnelle, syndicale, voir un autre groupe musical (8°6 crew pour Iky, Shiver Effect pour Lolo), il devient très difficile d'accorder nos plannings pour des concerts, réunions ou autres…
C'est surtout ce point qui est dur à gérer car pour le reste ça va plutôt pas mal.

7 . Avez-vous entendu retentir " Ouvrier " le 1er mai à Paris dans les rues et si oui quelle impression cela fait-il ?
Nous l'avons entendu et ça nous a fait énormément plaisir de même que pour " Notre Résistance " ou " Barcelone ". (un peu d'émotion quand même)
Mais bon, les " DJ " de la CNT nous kiffent bien et avaient apporté notre skeud pour la manif.

8 . Si vous ne deviez garder chacun qu'un livre et un disque, quels seraient vos choix respectifs ?
Voilà une question qui est très délicate car les goûts de chacun évoluent au fur et à mesure de sa vie (notre réponse pourrait être différente dans un mois) mais bon à ce jour voici ce qu'il en ressort :
Cidou (guitare) : Le cri du Peuple (Vautrin / Tardi) / Pour le disque j'hésiterais entre 
Les Partisans , Laurel Aitken ou les Toasters.
Lolo (basse) : pour moi la lecture est plus un outil d'information que de loisir donc je dirais " Le manifeste du parti communiste " / Madball : " Set it Off "
Marco (sax) : Pimp (Iceberg Slim) / Tous les Studio One
Iky (trompette) : 1984 (George Orwell) / Madness : "Absolutely"
K-No (chant) : n'importe quel livre de William Burroughs / j'hésite entre François Bérenger et les Bérus.
Ol (chant) : Le procès (Kafka) / LSD " Live Paris 23.05.89 "
Niko (batterie) : un bouquin de Daniel Pennac / un album de Senza Sicura
Manu (trombone) : Ma collection du petit spirou / le 1er album de Raymonde et les Blancs Becs
Lou Bil (dirlo) : Le capital (Marx), même si je n'ai pas la prétention de l'avoir lu mais je l'ai étudié / François détexte Topor du regretté label " Boucherie Production"

9 . Voici quelques titres de chansons, commentaires, impressions, sentiments…
LSD : Rien n'a encore changé La Souris a toujours eu des textes tendres et réalistes. Quelques part, nous avons presque tous connus ce qui est écrit dans cette chanson dans notre jeunesse de banlieusards. Musicalement il n'y a rien à jeter. Nous avons un titre que nous jouons souvent en concert " Lost Generation " qui évoque justement cette période.
Brigada Florès Magon : Ange Gardiens La Brigada nous dévoile là un côté moins politique de sa musique. Ici, c'est la fraternité, l'entraide entre membres du crew qui sont évoquées. Nous saluons évidemment nos camarades.
Specials : Rat race Déjà c'était le groupe de Ska 2-Tone qui était le plus engagé dans l'anti-racisme. Ce groupe nous a influencé musicalement parlant. Sinon évidemment nous ne souhaitons pas devenir un membre de la " rat race " qui est en fait le capitalisme dans la chanson. 
8°6 crew : Emeute On ne comprend toujours pas pourquoi 8°6 n'a pas un peu continué dans ce style musicale, car leur street punk était vraiment excellent… C'est dommage aussi qu'ils ne jouent plus leurs titres oi en concert. Niveau texte, ce titre illustre les bastons entre Skins et forces de l'ordre, mais même si c'est un peu fanstasmagorique, on ne peut être insensible à ces images de chaos urbain. 
Angelic Upstarts : England Un des premiers groupes reds. Nous nous réjouissons de partager l'affiche du prochain festival Rude Boy Unity avec ce groupe légendaire (tout comme avec Banda Bassotti également) en octobre prochain. England est une magnifique chanson tout simplement.

10 . Projet et mot de la fin ?
En projet, un maximum de concerts et un 2nd album. 
Sinon, merci à toi pour l'intérêt que tu nous portes, longue vie à ton zine…
Salutations Libertaires.

Interview provenant du très bon forum de discussion www.pirate-punk.net







Dimanche 8 août 2010 à 23:19

 Un petit historique ?
Le groupe est né il y a 8 ans sous le nom de Chiapas, à l’époque la formation basse guitare chant et boite à 
rythme était influencée par les groupes rocks alternatifs comme les Bérus, ND, les Dileurs. Très vite on a cherché d’autres zicos pour enrichir les compos, K’no –au chant aujourd’hui- a rejoint la formation en 1994. On a eu pendant trois ans un trompettiste. 
En 1995 changement de nom, on reprend le cri de guerre des zapatistes 
Ya Basta . Le contexte politique était tout à fait différent et la lutte des indiens du Chiapas nous semblait être le seul mouvement d’opposition au capitalisme. 
De 96 à 98, la formation basse guitare, batterie et chant nous conduit à jouer du ska-punk et quelques morceaux punk-rocks. L’idée nous vient d’enrichir la formation par des cuivres d’où l’arrivée de Manu au trombone et de Mr Comar au sax. 
1999 premier EP, 2000 on produit une seconde démo avec 
présence des cuivres. 2000 arrivée de Marco au sax et 2001 Iky à la trompette. 
On enregistre en autoproduction, l’album en juin. 
La formation actuelle est la suivante : Basse Lolo, Batterie Niko, Chants Ol et K-no, Guitare Cidou, Sax Marco, Trombone Manu, Trompette Iky et notre cher manager Lou Bil. 

Vos projets ?
Pour l'instant tourner au maximum pour rencontrer divers publics militants ou non l'objectif étant de montrer qu'il est possible d'organiser des concert en dehors du système commercial et faire connaître nos idées à des gens qui ne sont pas militants. Attention, nous restons proche de ce public avec qui on s'éclate le plus dans les concerts.
Un second album à terme 

Vous tournez beaucoup maintenant, quels sont vos meilleures souvenirs?
Heureusement il y en a beaucoup ! Rennes arrive peut-être en tête avec des vrais organisateurs, accueillants (vive la cnt 35), et un public ultra réceptif !
Colmar fait également partie de la liste des bons souvenirs ( salut aux camardes de J'aurais voullu), Dijon évidemment assure même entre 3 et 4 heures du mat…..j'en oublie. 
Généralement les bons concerts cumulent les bons points : une orga carrée, un super accueil et comme par hasard un public présent et actif.
L'inverse est malheureusement vrai !

Les moins bons?
On'en a deux : Un concert à Epernay dans un bar de beaufs avec des gros cons de videurs. A Paris au Patronage laïc où un groupe s'est permis de faire 1 heure 30 de balance, on a fait payer nos potes alors qu'on jouait gratos. Le son pas terrible et c'était rempli d'apos de droite. A part ça y a eu 200 entrées payantes… On n'a jamais su ce qu'était devenu l'argent alors qu'on espérait reverser un petit quelque chose aux FTP.

Vos influences majeures? Qu'écoutez-vous en ce moment?
Ol : J’écoute beaucoup de ska 60’s, du rock steady et de la soul. J’aime bien ce que font les camarades d’Embuskade et 8°6. 
Cidou : Sans oublier le Rockabilly 
Niko : La Oï et le streetpunk 
Iky : Le nutty sound 
Marco : Moi c’est surtout du son jamaïcain, de Calypso au Boggle 
Lolo : Du NYHC 
K-no : J’adore les Turttle Ramblers 

Votre album est sorti tout récemment, cependant il me semble qu'il était prêt depuis un bout de temps maintenant, que s'est-il passé?
C'est le charme de l'autoproduction. tu gères tout même les retards….L'enregistrement a eu lieu en juin, on a tout fini en Août. On attendait des réponses de distri…..Maloka a répondu présent en Novembre, le pressage s'est fin en Décembre….C'est ça le prix de l'autonomie

Vous avez tous l'air assez rasés, la chanson "60's" semble fortement parler du mouvement skinhead... Vous revendiquez vous comme skinhead? Que pensez-vous du RASH pour lequel vous avez fait pas mal de dates pour l'anniversaire?
Lolo : 
Ya Basta  ! n’est pas un groupe qui se revendique comme Skin même si certains le sont.
Ol : Cette question intrigue pas mal de gens. Avant tout, on ne se revendique pas comme appartenant à une mouvance musicale, très souvent les gens le font pour nous. Si on souhaite nous renvoyer cette image tant mieux mais l’essentiel de mes engagements ne reposent pas sur mon apparence ! Il s’agit plus d’un goût vestimentaire et musical, en revanche mes choix politiques participent à un réel engagement. Je suis communiste libertaire et proche de la CNT voilà pourquoi j’ai du plaisir à faire des concerts pour le Rash. Contrairement à beaucoup de skins critiquant le Rash, les termes de Red et Anarchist sont ceux qui comptent le plus pour moi. J’en ai rien à foutre qu’un type ait la tête rasée et porte des Fred Perry. Ce qui compte c’est sa façon de penser. Je suis opposé à l’homogénéité et ce qui me branche le plus dans les concerts , c’est de retrouver des Skins, des keupons et des non-lookés levant le poing contre tous les fachos. 
Iky : Moi je ne suis pas communiste libertaire, ça ne m’empêche pas de partager certaines idées comme l’antifascisme avant tout !
K-no : Je n’ai pas envie d’être catalogué comme skin, 
punk ou bab. Mon intérêt est porté sur des valeurs et des idées anarchistes. 

Vous faites dans deux chansons référence au monde ouvrier, que faites-vous dans la vie? Pensez-vous que l'on peut être fier d'être prolétaire?
Ya Basta  ! : Dans le groupe il y a des salariés, des intérimaires, un chômeur et un étudiant, en ce sens on 
s’intéresse aux luttes sociales Ol : La chanson ouvrier est plus une description qu’une sollicitation. A chacun de sentir son mode de vie. On peut être fier d’être prolétaire dans le sens premier de terme fierté : une satisfaction légitime de soi. Le fait de ne pas avoir un faible capital économique ne doit pas conduire à la culpabilité voilà en quoi on doit être fier. Mais la fierté n’est pas un appel à la résignation et le mode de vie prolétaire est tout sauf une fin ensoi. Nous ne nous battons pas pour devenir plus pauvre mais pour une répartition des richesses permettant d’offrir à chacun l’accès à l’éducation, à la santé , etc…. En revanche la culture des « dominés » n’a rien à envier aux catégorie dominantes. C’est parce qu’elle est rejetée par des institutions, comme l’école, les administrations que certaines catégories sociales restent exclues du pouvoir et subissent la domination descatégories à fort capital économiques…. Bourdieu’s not dead. En résumer on ne doit pas avoir honte d’être prolétaire ! 
K-no : Les prolétaires d’aujourd’hui ne sont pas forcément que des ouvriers.

Vous êtes un groupe dit "militant", êtes vous engagés dans des assos, orgas, syndicats, partis.. ?
Cidou : Je suis militant à la CNT Marco : J’étais militant à la FA, aujourd’hui je ne préfère pas appartenir à une organisation structurée Lolo : Je soutiens l’antifascisme, l’anticapitalisme et l’antisexisme mais je ne les place pas dans une appartenance à une organisation
Ol : J’étais militant à la Fédération Anarchiste puis à la CNT. Aujourd’hui je suis sympathisant…j’admire ceux qui arrivent à consacrer autant de temps à ces activités. Heureusement qu’ils sont là. Mon militantisme se fait par les concerts de soutien. 
K-No : J’ai eu le même parcours que Ol. Aujourd’hui je suis militant dans une association d’éducation populaire. 

Ya Basta ! est le cri de guerre des Zapatistes, suivez-vous encore de près les évènements du Chiapas? Qu'en pensez-vous???
Notre nom est le reflet d'un contexte politique. En 1994 tous les mouvements d'extrême gauche s'engageaient en faveur de la lutte Zapatiste. Je me sens toujours aussi proche du mouvement originel. Je suis beaucoup plus sceptique sur ces finalités mais je crois que le 
Ya Basta  ! reste toujours d'actualité.

Trouvez-vous qu'il est difficile actuellement de faire connaître son groupe pour faire souvent des concerts? Estimez-vous avoir eu de la chance?
Ol : Nous ne serons jamais aussi connus que les Bérus ou la Mano et c’est tant mieux ! Le culte du groupe me gonfle et me semble contraire à l’esprit libertaire. En revanche les scènes se multiplient et permettent de jouer facilement. La chance me semble relative, ça fait quand même 8 ans qu’on joue, on a plutôt galéré ! C’est justement pour cela que nous avons en tête de monter uncollectif de groupes avec La Brigada, Embuskade, Los de Abajos. Le mouvement indépendant pour ne pas dire alternatif s’agrandit et doit continuer. 
Cidou : On ne peut pas empêcher le public d’apprécier ungroupe plus qu’un autre 

La page centrale du livret de votre album vous montre à la gare de stalingrad. Pourquoi avoir choisi cette photo ???
Ol : On pourrait parler de façon hypocrite du cadre, métro et quartier populaire que représente la station. Le choix de Stalingrad c'était pour moi un clin d'œil au titre de LSD et c'est aussi un symbole de la défaite du nazisme. On aurait préférer une station comme Bakouningrad mais je ne crois pas que la RATP ait l'intention d'en créer une !

Chirac vient d'annoncer sa candidature pour les présidentielles, Jean Saint Josse était déjà annoncé, les lepenistes collent des affiches à plein régime... Que conseillez-vous à vos fans pour cette élection ?
K-no : Premièrement brûler leur carte d’électeur et deuxièmement brûler l’Elysée.
Ol : Je ne crois pas que nous ayons des fans enfin je l’espère parce que ce type de comportement est à l’opposé de nos idées : pas de chef, pas d’idole. Ensuite je n’ai rien à conseiller aux gens. Pour ma part je ne vote pas à ce genre d’élection car je ne reconnais aucune légitimité au pouvoir. Le pouvoir, les gouvernements et l’état me semblent des choses néfastes pour la démocratie. 
Iky : Voter pour empêcher ces pourris d’avoir un trop gros pourcentage 
Niko : J’invite tout le monde à détruire les moyens de propagande des partis libéraux et nationalistes. Je pense que les actions de rue sont nécessaires mais pour avoir une révolution, il faut passer par les urnes. J’invite les gens à voter Olivier Besancennot (LCR) 
Lolo : Le vote cautionne le système pseudo démocratique. Les seuls changements viennent par l’action directe et non par la représentativité 
Marco : Il est dangereux de se réfugier dans le vote mais aujourd’hui aussi petit qu’il soit, cela reste un moyen. 
Ya Basta  ! : Nous sommes un groupe riche d’opinions. Finalement voter ou ne pas voter, l’essentiel est de bouger au quotidien. 

A quel niveau concevez-vous le rapport entre la musique et la politique? Séparez-vous les deux distinctement ou alors sont-ils liés?
Ol : Observe nos textes et tu auras la réponse. La musique a toujours été un moyen d'expression et de contestation. Nous souhaitons garder cet esprit. Certains considèrent que la politique ne doit pas apparaître dans la musique. Peut-être qu'ils trouvent là une excuse au fait de ne pas s'engager et de ne pas vouloir comprendre ce qu'il se passe autour d'eux. Parler d'alcool et d'histoires d'amour laisse plus notre conscience tranquille que les problèmes de racisme et des sans-papiers. Au fond je trouve ça égoïste que de ne pas vouloir entendre parler de politique : la politique c'est avant tout la vie de la cité, les autres.
Ya Basta  !: Pour 
Ya Basta  , les 2 sont intimement liés. Les grands courants musicaux ont tous eu un rôle social ou politique mais on peut aussi apprécier une musique pour le simple plaisir d’écouter. 


Ceci est la treizième question, vous avez peur ????
On a surtout peur de la 14ème question !

Il y a le logo SACEM sur votre album, vous y êtes adhérents? Que la réponse soit oui ou non, pourquoi ?
Ya Basta  : Le logo est obligatoire pour le pressage. Nous sommes en cours d’adhésion pour la protection de nos chansons. Suivant un système de redistribution la Sacem reverse proportionnellement les gains des groupes non inscrits aux groupes inscrits En somme, les groupes non inscrits dont un titre passe à la radio, ne touchent rien et l’argent prélevé par la Sacem sera reversé à Johny Halliday ou à Pascal Aubistrot . 



Interview provenant de www.pirate-punk.net

Dimanche 8 août 2010 à 23:21

 On commence tout de suite par du très classique. Depuis quand existe le groupe ? Comment vous êtes vous rencontrés ? Line-up successifs, productions (démo, compils…) et nombre approximatif de concerts.
En 1993, on jouait dans un groupe punk-rock teinté de ska, qui s'appelait Chiapas. De cette formation est né en 1996 Ya Basta  ! (même guitariste, même chanteur et même batteur devenu par la suite chanteur). Le son devient de plus en plus ska et la formation s'enrichit par l'arrivée en 1999 des cuivres : sax et trombone.
Productions : 45T 
Ya Basta  / Action directe Rassembler pour Lutter, compilation R12 connections, compilation Class pride World wide, compilation les voyageurs punkifient l'hexagone…
Nombre de concerts : 45

Quelles sont vos influences, vos préférences musicales ? Avec quels groupes avez-vous tourné ? Avec qui aimeriez-vous partager l'affiche ?
ND, Béru, Neurones en Folie, LSD font partie à la fois de nos préférences et de nos influences musicales. Les goûts musicaux de chaque membre du groupe sont larges : rap, Oi !, hardcore, rock steady, ska et chanson à textes.
Du coup, les influences sont nombreuses et on a du mal à définir notre style. Pour nous, on fait du rock'n'ska militant.
On a surtout joué avec Action Directe, plusieurs fois avec la Brigada, Embuskade, Los Tres et Protex.
On aimerait partager l'affiche avec beaucoup de groupes : Partisans, Kargols, Senza Sicura… 

Ya Basta  est un groupe engagé. On vous retrouve dans tous les concerts de soutien. Vous avez joué pour les FTP, pour Reflex, pour la CNT, pour le RASH, vous allez bientôt à Strasbourg pour un festival antifasciste, on vous croise dans tous les squatts de la capitale. Quelles sont vos convictions profondes ? Qu'est ce qui vous pousse à faire tout ça ? Pensez-vous que la Lucha y la fiesta, puisque c'est un de vos titres les plus connus, sont inséparables ?
On se reconnaît dans les mouvances d'extrême gauche. Certains d'entre nous sont ou étaient militants à la CNT et au Scalp. En fait, on adhère aux valeurs anticapitalistes et antifascistes. Les concerts de soutien sont pour nous une façon de militer musicalement. On aime retrouver sur ces lieux, un public engagé qui ne pense pas seulement à faire la fête.
Lucha y Fiesta est un titre à l'image de ce qu'était la lutte zapatiste. Cette forme de lutte nous correspond mais malheureusement toutes les luttes ne sont pas festives et doivent être malgré tout soutenues.

Que pensez-vous de l'explosion de la scène Ska des dernières années ?
Elle nous semble exclusivement festive et pas suffisamment militante. Le fait que le ska soit connu est plutôt plaisant. Cela nous a permis d'assister à de bons concerts (Skatalites, Laurel Aitken). Pour les autres groupes français, on est assez partagé : phénomène de mode ou réel choix ?

Et la scène alternative du moment ? Peux-mieux faire ?
C'est une scène qui se remonte et qui commence à trouver un style différent des années 80. Toutefois, on assiste à des renaissances un peu curieuses comme celle des Parabellum, d'Oberkampf ou encore des Washs. 
Conclusion : Doit faire ses preuves.

Dans votre démo, on compte 3 titres sur le Chiapas. Pourquoi un tel engouement ? Les zapatistes représentent-ils une autre façon de faire de la politique ? Que pensez-vous de la marche de Marcos sur Mexico et des discussions du FZLN avec Fox et le PAN ?
Les débuts de 
Ya Basta  sont liés au conflit zapatiste de 94. Ce mouvement était une vraie bouffée d'oxygène gauchiste dans un monde libéral triomphant. La symbolique zapatiste nous a marqués fortement. Néanmoins nous émettons beaucoup de réserves sur le FZLN et sur ses débouchés politiques. Les thèmes abordés dans nos chansons ne sont plus en rapport avec le Mexique. Quant à la marche de Marcos, on a du mal à l'accepter mais encore une fois nous ne vivons pas au Mexique et nous ne subissons pas le sort des indiens. On peut donc comprendre sans soutenir.

Avec "Rude Boy", " Barcelone " est un de nos morceaux préférés. Pourquoi cet hommage aux combattants libertaires de 1936 ? Que vous inspire la récente béatification par S.S Jean Paul II de plusieurs dizaines de religieux abattus par les troupes républicaines ?
Nous sommes proches du mouvement libertaire et anarcho-syndicaliste. Barcelone 36 reste donc une référence historique. Elle a été l'espoir pour le peuple, d'une autre société et l'exemple même de ce qu'est l'antifascisme radical.
Cette période est révélatrice de l'attitude social-démocrate qui a préféré ignorer les vraies luttes au profit du franquisme. 
Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de curées brûlés ! ! !

" Peuple armé, peuple libéré ", " Cocktail Molotov ", les références à une certaine forme d'action directe ne manquent pas dans votre set. Vous croyez à la violence révolutionnaire ?
Cocktail molotov est un clin d'œil ironique à ce vieil outil anar.
La violence n'est pas une fin en soi, ce n'est qu'un moyen. Malheureusement les Etats bourgeois ne nous laissent pas d'autre alternative. Leurs violences sont quotidiennes et permanentes. Face à eux, les autres formes de luttes sont vaines.
Les révolutions ne se gagnent pas uniquement par les armes, elles trouvent aussi une issue dans le changement des mentalités.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de concerts ? Les plus mauvais ? Quel moment évoque le titre " concert foiré " ?
Démenti international à tous les camarades: Concert raté n'a pas été écrit suite à un concert avec la Brigada. C'est juste un résumé d'histoires persos.
Le pire concert: Epernay avec un videur facho et un public absent.
Le meilleur: Rennes, concert de soutien à la CNT. Salutations au camarade Yann et à toute la
section locale qui assure.

" Système scolaire " dénonce le mode autoritaire d'enseignement, l'inadaptation des programmes et la reproduction sociale chère à Bourdieu. Pourquoi ce morceau ? Quelles sont vos propres implications dans l'Ecole. Quelle alternative pour une éducation égalitaire et libertaire ?
Ce morceau a été écrit justement pour rappeler le rôle de l'école dans la république : Former de bon citoyens capables de mourir sur les champs de bataille. Comme tu le dis si justement l'école actuelle est toujours le moteur de la reproduction sociale. A notre connaissance aucune catégorie sociale n'a pu s'élever socialement grâce à l'école. Certains d'entre nous participent aux mouvements d 'éducation populaire et militent pour le développement de pédagogies non autoritaires et non violentes. Un membre a même poussé le vice encore plus loin en devenant instit…. Erreur de jeunesse ! Les alternatives sont nombreuses et doivent fuir les dogmes actuels. L'enfant ne doit plus être considéré comme un agent de son éducation mais comme un acteur à part entière. Les méthodes sont nombreuses et il serait préférable d'en discuter avec les sections éducation de la CNT.

Votre avis sur le mouvement redskin…
Pour nous, il s'agit plus d'un mouvement red et black skin. On apprécie les mouvements non dogmatiques et non autoritaires. Tu parlais précédemment du morceau Barcelone, les paroles sont assez claires quant au rejet des ordres staliniens. De même notre titre Un vent glacial condamne les dérives autoritaires et les dictatures de n'importe quel bord. Si le mouvement red est clairement opposé à ces dérives, tant mieux. Pour les reds stals, on leur conseille de s'abonner à l'huma et au PC…

" Kamilla " dénonce les expulsions des étrangers par la police socialiste. Plus de 60% des français se disent " plutôt racistes ", ça vous fait gerber ?
Nous ne nous faisons aucune illusion sur les comportements des français. C'est sous une assemblée de " gauche " appelée Front populaire que Pétain a été élu. La guerre d'Algérie a été décidée sous un régime centriste…. La France se la joue toujours avec les heures glorieuses de la résistance mais elle oublie sa longue tradition réactionnaire. On espère simplement que de nombreuses kamilia viendront enrichir cette culture gauloise désuète.

Avec 
Kochise  et Brigada Flores Magon, vous êtes l'un des trois groupes les plus actifs dans le soutien aux FTP. Vous avez même joué à Marseille ! Avez-vous un message à transmettre à Yves qui va croupir encore pas mal de temps dans les geôles de l'Etat dit républicain ? Quelle est votre position sur la prison et les prisonniers ?
On admire le courage d'Yves d'avoir su faire face ainsi à l'extrême droite. L'antifascisme ne peut être que radical sinon il sombre dans les négociations douteuses avec des partis non légitimes. Les actions des FTP ont démontré qu'une résistance était toujours présente. Les fascistes ne doivent jamais se sentir en terrain conquis. Arracher leurs affiches, les empêcher de differ, contre-manifester... Le procès d'Yves et de William est évidemment politique. L'Etat républicain ne supporte pas ces individus incontrôlables et préfère les collusions avec le FN et le MNR.
Curieusement on retrouve toujours les mêmes catégories sociales en prison. Devinez lesquelles ? La plupart des délits sont d'ordre économique et sont donc le fruit des inégalités sociales. La prison ne fait qu'accroître ces disparités. Un type qui en a pris pour 15 ans n'aura aucune possibilité de se réinsérer, surtout s'il s'appelle Mohamed ou Ali…
Pour les délits sexuels ou atteintes aux mœurs, le fait de pourrir en prison ne règle rien au vue des taux de récidive.

On attend depuis un moment votre album. Vous êtes en discussion avec Lean On Me (un beau nom, Greg, un beau nom…). Alors, c'est pour l'automne ? Vous avez refusé les propositions de Skarface et Mad Butcher (label prétendument redskin), les deux épiciers du ska, on peut en savoir un peu plus là-dessus ?
Si tout se passe bien, l'album sera enregistré en juin. Nous aimerions le voir sortir pour la rentrée. On est en discussion avec Lean on me, à suivre.
Pour NoCo, il était hors de question de se voir distribuer aux côtés de groupes RAC…. Mad Butcher : on avait pas envie de traîner dans ses business fumeux.

Quels skeuds, quels zines et bouquins conseilleriez-vous à votre public ?
Les skeuds des Adjusters. Pour les zines, s'ils lisent l'interview, ils l'ont entre les mains. Bouquins : Le classique d'Orwell " La Ferme des animaux. "

La tournée du RASH, c'est pour l'automne prochain… 8 ou 9 dates un peu partout en France. Cela vous dirait d'en être sur deux ou trois concerts ?
A fond !

La parole est à vous… Et changez pas de main !
On tient à remercier tous les camarades qui se bougent pour faire vivre un pôle indépendant. Les concerts fonctionnent grâce à ces gens qui ne se tapent pas forcément le bon côté du boulot. Merci à tous les militants qui nous donnent envie de nous battre et de continuer la lutte.


Interview provenant de www.pirate-punk.net

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